Le dialecte Chakhar est une variété du mongol parlée dans la région centrale de la Mongolie intérieure. Phonologiquement proche du khalkha, il constitue la base de la prononciation standard du mongol dans cette région.
Localisation et classification
Le terme Chakhar possède trois définitions distinctes. La première, Chakhar proprement dit, est parlée dans la Ligue de Xilingol, dans de nombreux groupes ethniques variés, avec environ 100 000 locuteurs.
Dans une définition plus large, le groupe Chakhar englobe les variétés Chakhar propre, Urat, Darkhan, Muumingan, Dörben Küüket, et Keshigten d’Ulanqab. Une définition très étendue et controversée intègre également les dialectes de la Ligue de Xilingol tels que Üjümchin, Sönit, Abaga et Shilinhot. La prononciation normative de la Mongolie intérieure est basée sur la variante du Chakhar parlé dans la bannière de Shuluun Köke.
Phonologie
En excluant la phonologie des emprunts récents, le chakhar possède les phonèmes vocaliques pharyngaux /ɑ/, /ɪ/, /ɔ/, /ʊ/ et les phonèmes non-pharyngaux /ə/, /i/, /o/, /u/ qui respectent l’harmonie vocalique. Tous possèdent des longues correspondances et certains diphtongues existent également. /ɪ/ détient un statut de phonème uniquement dû à son occurrence en tant que voyelle initiale dans des mots comme ɪlɑ̆x ‘gagner’ (vs. ɑlɑ̆x ‘tuer’). La structure syllabique maximale est CVCC. En position finale de mot, des voyelles non phonémiques apparaissent souvent après des consonnes aspirées et parfois après des consonnes non aspirées, étant plus fréquentes dans les discours masculins et presque totalement absentes dans les composés.
Les classes de mots et la morphologie du chakhar ressemblent à celles du khalkha, avec quelques particularités notables telles que le suffixe casuel allatif -ʊd/-ud développé à partir de *ödö ‘vers le haut’. Les suffixes réflexifs-possessifs conservent leur finalité -ŋ. Les nombres sont comptés selon le système chinois, par puissances de 10 000. Le système pronominal est similaire à celui du khalkha, avec quelques adaptations lexiques dans les formes colloquiales.
Khalkha Mongol
Le dialecte khalkha, largement parlé en Mongolie, est au cœur de la langue mongole moderne. Utilisée comme base de l’orthographe cyrillique mongole, elle est le fondement de la langue nationale. Lors d’un séjour en Mongolie, maîtriser les rudiments de ce dialecte peut s’avérer extrêmement bénéfique, non seulement pour une meilleure communication avec les habitants, mais également pour une compréhension plus profonde de la culture locale.
Les caractéristiques du dialecte khalkha
Il existe des différences notables entre le khalkha normatif et le khalkha parlé. Par exemple, le langage normatif utilise des démonstratifs proximaux basés sur la racine ʉː/n-, contrairement à certaines formes parlées qui utilisent les paradigmes inʉːn- et inĕn-. Le khalkha est grossièrement divisé en khalkha du nord et khalkha du sud, avec des variations phonétiques telles que la dépalatalisation des affriquées et une désaspiration dissymilante observable.
Phonologie et orthographe du khalkha
L’orthographe de l’alphabet cyrillique mongol est essentiellement basée sur le dialecte central du khalkha. Parmi les différences principales figurent la prononciation de la lettre initiale х, variant entre les dialectes central, occidental et oriental du khalkha. Par exemple, хөтөл est prononcé hötöl (khalkha central), kötöl (khalkha occidental) et götöl (khalkha oriental). La segmentation de ce dialecte en khalkha central, occidental et oriental reflète des divergences régionales de prononciation et de morphologie.
Les Khalkha Mongols
Les Khalkha, le plus grand sous-groupe des peuples mongols, dominent la Mongolie moderne depuis le XVe siècle. Sous la gouvernance directe des khans borjigin, ils diffèrent des Oirats et des Khorchins régis par d’autres nobles.
Histoire des tribus Khalkha
Les Khalkha se divisent en deux groupes principaux, descendant respectivement des fils de Dayan Khan, Achibolod (formant les Cinq Halh du Sud) et Geresenje (formant les Sept Halh du Nord). La création de la Tumen Khalkha sous Dayan Khan unissait les Mongols du territoire central de la Mongolie actuelle. De nombreux descendants directs de Gengis Khan ont constitué la classe dirigeante des Khalkha avant le XXe siècle et sont encore perçus comme tels aujourd’hui.
Les Treize Khalkhas et les guerres contre les Oirats
Les Treize Khalkhas du Nord ont joué un rôle crucial dans les mouvements d’indépendance de la Mongolie au XXe siècle. Ils se sont confrontés régulièrement aux Oirats et ont maintenu leur indépendance jusqu’à requérir l’aide de l’empereur Kangxi contre le chef des Zungars en 1688.
La diaspora Khalkha
Aujourd’hui, la majorité des Khalkha résident dans la Mongolie moderne, bien que de petits groupes existent en Chine et parmi les Bouriates de Russie. Ces groupes ont cependant perdu leur identité culturelle et linguistique Khalkha à cause des influences locales et historiques.
Les dialectes et les tribus Khalkha et Chakhar illustrent la riche diversité linguistique et historique de la Mongolie. Du chakhar, avec ses variations phonétiques et morphologiques, au khalkha, pilier de la langue nationale, ces dialectes témoignent de la complexité culturelle mongole. Les tribus Khalkha, en particulier, ont non seulement marqué l’histoire de la Mongolie à travers des structures sociales et politiques dynamiques, mais continuent de représenter une part essentielle de l’identité nationale mongole.
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